Ce soir, la capitale française accueille une affiche exceptionnelle au Zénith de Paris, où trois titans du metal scandinave, Soilwork, In Flames et Arch Enemy, partagent la scène. Initialement prévu à l’Olympia, l’engouement pour cette soirée a obligé les organisateurs à déplacer l’événement dans une salle plus grande. Si le Zénith n’affichait pas complet, l’ambiance promettait tout de même d’être électrique.
Après une bière et un passage rapide au stand de merchandising – où les prix des t-shirts (45€) ont fait grincer des dents plusieurs fans – il est temps de plonger dans la fosse et de se préparer à une soirée riche en riffs acérés et en performances explosives.
SOILWORK
La soirée débute avec Soilwork, qui a pour mission de chauffer le public. Le groupe, connu pour son death metal mélodique incisif, monte sur scène avec détermination. Avec seulement 45 minutes devant eux, les Suédois enchaînent leurs morceaux sans perdre de temps. Le setlist fait la part belle à toute leur discographie, offrant une sorte de best-of qui permet de ravir les fans de longue date tout en séduisant ceux qui découvrent leur musique pour la première fois.
Bien que leur prestation soit techniquement moins sophistiquée que les groupes suivants, Soilwork ne déçoit pas. Leur son est net, puissant, et chaque membre du groupe reste concentré sur l’essentiel : livrer une performance rythmée et sans accroc. Les morceaux, lourds et intenses, résonnent dans la salle et parviennent à animer une fosse encore clairsemée.
Visuellement, le show reste plutôt sobre avec peu d’effets de lumière ou de mise en scène, mais l’énergie des musiciens compense. Malgré quelques moments où le groupe paraît quelque peu statique, Soilwork parvient à capter l’attention et à ouvrir cette soirée avec brio. Un début de concert qui laisse présager une montée en puissance pour la suite.
Avec une prestation solide, Soilwork s’affirme comme une valeur sûre pour démarrer la soirée. Leur set, bien que court, est efficace et lance les hostilités de manière convaincante, mettant le public dans de bonnes dispositions pour accueillir les deux autres géants du metal qui suivront.
IN FLAMES
À 20h10, c’est au tour d’In Flames de faire trembler les murs du Zénith. Curieusement, le groupe suédois, qui a démarré sa carrière en 1998, est le plus ancien de la soirée, malgré la longévité de chacun des autres participants. Avec plus de 25 ans de carrière, In Flames s’est forgé une place de choix dans le metal mélodique, et ce soir, ils le prouvent encore une fois.
Dès l’ouverture avec les morceaux “Cloud Connected” et “Take This Life”, l’ambiance explose littéralement dans la salle. Le son est à la hauteur des attentes : puissant, agressif et parfaitement maîtrisé. Le pit, encore tranquille lors de la prestation de Soilwork, se transforme en une véritable mer déchaînée, propulsée par les riffs percutants et la batterie martelante. Les fans, certains présents depuis le début de la carrière du groupe, se lancent dans des moshpits frénétiques, ajoutant une touche de chaos contrôlé à cette prestation intense.
In Flames ne se contente pas de surfer sur la nostalgie, malgré une setlist remplie de classiques. Ils en profitent également pour défendre leur dernier album, “Foregone” (2023), en jouant trois titres récents : “In the Dark”, “Meet Your Maker” et “State Of Slow Decay”. Bien que plus récents, ces morceaux trouvent parfaitement leur place dans le set, et résonnent avec force dans un Zénith visiblement conquis.
Malgré la qualité indéniable du show, on note tout de même quelques faiblesses, notamment du côté du chanteur Anders Fridén, dont la voix vacille par moments. Quelques passages manquent de la puissance vocale habituelle, mais ces rares moments de faiblesse n’entament en rien l’énergie générale du concert. La performance reste tout à fait mémorable, soutenue par une scénographie qui, bien que simple, se marie parfaitement avec la musique, grâce à des jeux de lumières dynamiques et un son impeccable.
In Flames a livré un set explosif et maîtrisé, avec des moments de pure énergie et des titres récents qui montrent que le groupe continue d’avancer, tout en respectant son héritage musical. La soirée monte en intensité, et le Zénith est désormais chauffé à blanc pour accueillir la dernière performance de la soirée : Arch Enemy.
ARCH ENEMY
C’est enfin au tour d’Arch Enemy de clôturer cette soirée de metal au Zénith. Dès les premières minutes, un problème devient évident : le son manque de précision par rapport à In Flames. Les premiers titres ne sonnent pas aussi percutants qu’on l’espérait, un désagrément qui semble également affecter la chanteuse Alissa White-Gluz, souvent vue en train de réajuster ses ear-plugs. Il est probable que des soucis techniques internes aient perturbé le groupe au début du set. Heureusement, ces problèmes de son finissent par être corrigés rapidement, et le show prend toute son ampleur.
Une fois ces réglages effectués, Arch Enemy prouve une fois de plus pourquoi ils sont l’une des forces incontournables du metal extrême. Les musiciens, particulièrement en forme, parcourent la scène avec une énergie débordante, interagissant avec le public et se donnant à fond sur chaque morceau. Rythmiquement, tout est impeccablement en place, et malgré quelques difficultés à entendre parfaitement la voix d’Alissa sur certains titres, la performance vocale reste impressionnante. Sa présence charismatique et son growl puissant captivent la foule tout au long du concert.
Le set est mené rapidement, sans pause ni blabla inutile. Le groupe enchaîne les morceaux avec une intensité folle, ne laissant aucun répit au public. La setlist inclut même deux titres du prochain album prévu pour 2025. Le premier, “Dream Stealer”, déjà disponible, est une véritable réussite en live, suscitant l’enthousiasme général. Le second, “Liars & Thieves”, inédit, intrigue et promet d’être un futur favori, bien qu’il aurait mérité une écoute plus claire pour en saisir tous les détails.
Enfin, un mot sur le nouveau guitariste, Joey Concepcion, qui remplace Jeff Loomis. Bien que son placement sur scène soit encore un peu en retrait, il s’en sort admirablement bien, assurant ses parties avec une technique irréprochable. Avec un peu plus de temps pour s’approprier son rôle, il devrait s’affirmer davantage aux côtés des autres membres du groupe.
Arch Enemy a su délivrer un concert solide et énergique, fidèle à sa réputation. La soirée se termine en apothéose, laissant un Zénith conquis et repu de metal, prêt à attendre impatiemment la sortie du prochain album.
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